Une scientifique dénonce le mythe du cerveau masculin en recherche
«C'était la norme, on n'étudiait que les mâles»: la chercheuse américaine en neurobiologie Rebecca Shansky se souvient de ses premières expériences en laboratoire, sur des souris, il y a 20 ans.
On lui disait à l'époque que «les hormones compliquaient tellement tout qu'on aurait du mal à étudier le cerveau des animaux femelles», poursuit Rebecca Shansky, aujourd'hui en poste au laboratoire de neuroanatomie et de comportement à l'université Northeastern, à Boston.
La chercheuse a signé jeudi une tribune dans la grande revue américaine Science pour dénoncer un stéréotype selon elle patriarcal, hérité du XIXe siècle et persistant dans la recherche scientifique actuelle.
À cause du cycle menstruel et des variations hormonales, les femmes sont traditionnellement considérées par le monde scientifique comme des versions plus compliquées que les hommes. Elles seraient «hormonales, émotionnelles, instables», a expliqué mardi Mme Shansky à des journalistes.