Le Nunavut fournit une nouvelle arme contre la malaria


MONTRÉAL — Des molécules provenant d’un champignon microscopique découvert en 2017 dans la baie de Frobisher, au Nunavut, pourraient renforcer l’arsenal dont disposent les médecins pour combattre la malaria, démontrent des travaux réalisés à l’Université Laval.

Ces molécules - les mortiamides A, B, C et D - sont extraites du champignon mortierella. Des quatre, c’est la mortiamide D qui semble la plus efficace, étant même capable de détruire les souches multirésistantes du parasite qui cause la malaria, à savoir les souches les plus problématiques qui résistent à pratiquement tous les médicaments connus.

«Notre laboratoire s’intéresse à l’identification et à la valorisation des produits naturels du Grand Nord québécois, a expliqué Normand Voyer, professeur de chimie à la Faculté des sciences et de génie de l’Université Laval. On a trouvé un article de chercheurs de l’Île-du-Prince-Édouard qui avaient identifié (...) ce petit micro-organisme et quatre substances naturelles qu’il produit. On a réalisé que ces substances-là, les mortiamides, ressemblaient à d’autres substances naturelles qui avaient démontré une activité antimalaria.»

Malheureusement, les chercheurs de l’Île-du-Prince-Édouard ne possédaient pas suffisamment de mortiamides pour procéder à des essais biologiques. Le laboratoire de M. Voyer a donc décidé d’exploiter une méthode qu’il a mise au point pour fabriquer de tels produits, qu’on appelle des peptides macrocycliques, pour synthétiser les mortiamides.