Fonderie de génomes: vers l’accélération des découvertes
Des robots s’activent, des pipettes aspirent quelques microlitres d’ADN, les déplacent, puis les déversent dans des éprouvettes. Et les robots recommencent, encore et encore. « C’est comme une danse », mais savamment contrôlée, illustre Vincent Martin, titulaire de la chaire de recherche en génie microbien et en biologie synthétique de l’Université Concordia. Depuis 2017, l’institution montréalaise accueille la première fonderie de génomes au Canada, une plateforme technologique qui permet d’accélérer la vitesse des découvertes.
Et les possibilités sont énormes. « On construit des génomes », explique le professeur de biologie. Les applications sont multiples, voire étourdissantes : pour la santé humaine, la protection de l’environnement, l’agriculture. « Une construction, ça peut être de petites modifications simples effectuées dans un génome ou on peut réécrire complètement un génome en faisant des modifications beaucoup plus complexes. »
La fonderie de génomes fonctionne comme une fonderie de métal, illustre Vincent Martin, également codirecteur du Centre de biologie synthétique appliquée de Concordia. « Mais le matériel qu’on utilise, c’est l’ADN plutôt que le métal. » L’ADN est présent dans tous les organismes vivants, rappelle-t-il. « C’est le lien qui nous unit tous. »
Une méthode inspirée du génie
Pour construire des génomes, les biologistes s’inspirent du génie. « Les ingénieurs font un design de ce qu’ils veulent construire, puis ils le construisent et le testent. Lorsqu’ils trouvent des défauts, ils retournent au design et recommencent le cycle. »