Des scientifiques pressent Ottawa d'éviter un «exode des cerveaux»

Des scientifiques canadiens sont inquiets. Plusieurs mois après la publication du rapport Naylor sur le soutien fédéral aux sciences, ils ont multiplié les rencontres cet été à Ottawa pour presser le gouvernement d'appuyer une hausse de 1,3 milliard au budget annuel octroyé aux organismes subventionnaires de la recherche au pays. Sans cet investissement, certains craignent même «un exode des cerveaux».

«Nous ne voulons pas que le rapport soit tabletté. [...] Il nous faut un engagement significatif dans le prochain budget fédéral», dit sans détour Paul Davidson, président-directeur général d'Universités Canada.

Son organisme a organisé ces dernières semaines plus de 55 rencontres avec différents députés fédéraux pour qu'ils soutiennent les recommandations du rapport, qui avait été commandé par la ministre des Sciences, Kirsty Duncan.

Dans le rapport Naylor, considéré par la communauté scientifique comme l'un des plus complets à avoir été produits depuis 40 ans, on rappelle que le Canada ne fait plus partie des «30 pays qui dépensent le plus en recherche», que la concurrence internationale est féroce et qu'Ottawa doit redresser la barre en faisant passer de 3,5 milliards à 4,8 milliards l'enveloppe annuelle aux organismes subventionnaires en recherche pour retrouver la place qu'il occupait autrefois.