L’ancien Institut thoracique se transforme en MaRS montréalais
Toronto a son quartier MaRS ; Boston, ses Greentown Labs ; Montréal aura à son tour son carrefour d’innovation des sciences de la vie.
L’ancien Institut thoracique de Montréal, abandonné depuis 2015, devient Inspire bio innovations. Aux dires de son promoteur, le 3650-3655, rue Saint-Urbain jouera un rôle central dans le développement de nouveaux médicaments.
Le campus sera bâti en 4 phases pour un total de 42 000 mètres carrés et un investissement privé de 350 millions en 5 ans.
Propriétaire du site depuis mai 2019, le promoteur Jadco va y accueillir le siège social de CellCarta (ancien Caprion) dans la première phase du projet qui consiste à rénover l’immeuble existant de 8 étages et ses 9000 mètres carrés.
L’annonce a été faite par Jadco et CellCarta en fin d’après-midi jeudi à l’occasion de la conférence « Effervescence – le futur des sciences de la vie » qui se tient au Marché Bonsecours, dans le Vieux-Montréal.
Fondée en 2000, CellCarta est une spécialiste de biomarqueurs ayant aujourd’hui des revenus annuels supérieurs à 200 millions US et 1000 employés dans ses 11 laboratoires répartis dans le monde. L’entreprise de recherche à forfait offre ses services de médecine de précision dans les essais cliniques menés par des biotechs travaillant à l’élaboration de nouveaux médicaments.
« On aide les développeurs de produits innovants à mieux cibler leurs médicaments vers les malades qui répondent le mieux, ce qui s’appelle la médecine de précision », explique dans un entretien téléphonique Martin Leblanc, cofondateur de CellCarta et vice-président de son conseil.
Actuellement, le gros des labos occupés par CellCarta est situé au pavillon des sciences de l’UQAM. Les fonctions du siège social sont logées à la Tour KPMG, au 600, boulevard De Maisonneuve Ouest.
À la mi-2024, ses quelque 350 employés montréalais déménageront rue Saint-Urbain tout juste au sud de l’avenue des Pins et de l’Institut de recherches cliniques de Montréal (IRCM).
« On veut notre siège social où on peut rassembler tout le monde de façon très efficace avec des outils et des labos de prochaine génération, poursuit M. Leblanc. On va consolider tout ça dans un édifice avec toutes les synergies que ça amène. »
On veut faire partie du projet global de se rapprocher de nos clients, des chercheurs universitaires qui ne sont pas très loin [CHUM, facultés de médecine de McGill et de l’UdeM, IRCM], de tisser des liens avec l’industrie et avec tout l’écosystème de l’innovation.
-Martin Leblanc, cofondateur de CellCarta
Des nouveaux laboratoires au centre-ville
Ce carrefour des sciences de la vie au centre-ville vient s’ajouter aux pôles existants de Laval et à celui de l’arrondissement de Saint-Laurent, mené par Néomed.
L’objectif est de faire d’Inspire bio innovations le quartier des sciences de la vie comme l’O Mile-Ex, plus au nord rue Saint-Urbain, est devenu le centre névralgique de l’intelligence artificielle à Montréal.
Un carrefour des sciences de la vie à proximité du centre-ville
Outre la présence de CellCarta, Inspire bio innovations offrira des laboratoires de dernière génération, une denrée rare dans les quartiers centraux. Ceux-ci occuperont au moins 50 % de la superficie du carrefour. De plus, on y trouvera des espaces de travail collaboratif, un atrium vitré, un centre de conférences et une terrasse sur le toit. Le complexe est signé Neuf architectes.
La construction de la phase 2, qui consistera en la construction d’un immeuble de neuf étages tout juste au nord de la phase 1, doit commencer à la fin de cette année ou au début de 2024 pour une livraison de la phase vers la fin de 2025, précise Normand Rivard, associé, directeur, Sciences de la vie et innovation chez Groupe Jadco, également présent pendant l’appel.
Jadco a pour 1,2 milliard en investissements actuels ou projetés pour un total de 1500 logements. On lui doit les condos de luxe Le Quintessence à Laval, notamment. Le promoteur est en train de requalifier un lot dans le secteur des Galeries d’Anjou.
Dénouer les nœuds avec l’arrondissement
Le promoteur souligne la proactivité de l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal dans le cheminement de son projet dans le processus règlementaire et les exigences en matière d’urbanisme.
« On a mis en place un processus d’accompagnement très diligent et efficace du projet. Le promoteur, le directeur de l’urbanisme, la cheffe de division et le professionnel au dossier étaient présents aux rencontres pour s’assurer qu’à mesure, on était capables de dénouer les nœuds. Je pense que le promoteur a apprécié », confie Luc Rabouin, maire du Plateau-Mont-Royal et membre du comité exécutif responsable du développement économique et commercial, du savoir, de l’innovation et du design.
Pour le moment, les gouvernements supérieurs n’ont pas avancé de sommes pour le nouveau pôle des sciences de la vie au centre-ville. Des discussions sont en cours.