Une excellente cuvée en capital de risque : L’année 2019 a été marquée par le franc succès de l’entrée en Bourse de la licorne québécoise Lightspeed


Le Québec vient de vivre une de ses meilleures cuvées en capital de risque avec des investissements records de plus de 1,1 milliard $ avant même que l’année ne soit terminée.

PHOTO COURTOISIE, MAURICIO JOSE CALEROLe concepteur de logiciels de vente Lightspeed a fait son entrée en Bourse le 8 mars dernier, à Toronto. Son grand patron, Dax Dasilva (en plein centre), a, pour l’occasion, sonné la cloche d’ouverture des march…

PHOTO COURTOISIE, MAURICIO JOSE CALERO

Le concepteur de logiciels de vente Lightspeed a fait son entrée en Bourse le 8 mars dernier, à Toronto. Son grand patron, Dax Dasilva (en plein centre), a, pour l’occasion, sonné la cloche d’ouverture des marchés.

« On s’enligne pour avoir une des années les plus élevées des derniers dix ans en capital de risque », a dit au Journal Andrew Popliger, associé chez PricewaterhouseCoopers (PwC).

Coveo (227 millions $), Element AI (200 millions $), Stradigi AI (53 millions $) et Neuvoo (53 millions $)... nos technos d’intelligence artificielle ont reçu une avalanche de millions $ en 2019. 

« En dollars, on va avoir une année record », a résumé M. Popliger.« Après trois trimestres cette année, on avait atteint en dollars le même niveau que pour l’année complète en 2018, soit 1,1 milliard $ », a constaté le PDG de Réseau Capital, Daniel Charron.

Première licorne québécoise

Pour Andrew Popliger, l’entrée en Bourse de Lightspeed en mars prouve que l’investissement de 170 millions de dollars de la Caisse de dépôt et placement du Québec a porté ses fruits. « C’est la première licorne québécoise. C’est une immense fierté », avait partagé au Journal à ce sujet son porte-parole, Jean-Benoît Houde, excité par la nouvelle.

Pour sa part, le PDG d’Anges Québec, François Gilbert, estime que l’abondance de capital de risque est bonne pour l’écosystème, même s’il pense que certains pourraient hésiter à venir investir ici parce que l’État est très présent.

« Quand on regarde de plus près, on voit qu’au Québec, ce sont tous de gros joueurs comme Desjardins Capital de risque, Fonds FTQ, Fondaction, Investissement Québec (IQ), BDC Capital, Caisse de dépôt », a-t-il observé.

Un bémol

De son côté, le professeur d'entrepreneuriat et innovation de HEC Montréal, Luis Cisneros, déplore que près de 90 % de l’investissement montréalais en capital de risque, de janvier à novembre, soit allé à une petite poignée de joueurs.

« Dans capital de risque, il y a le mot “risque”. Au Québec, on n’a pas compris qu’il y avait le mot “risque”. On investit beaucoup, mais dans des entreprises qui ont déjà fait leurs preuves. »