Travail : apprendre à collaborer avec l’intelligence artificielle
L’intelligence artificielle (IA) facilite l’automatisation des tâches routinières. Elle risque aussi de s’imposer dans des domaines qui nécessitent des décisions rapides basées sur l’analyse de données. Autant dire qu’elle aura un gros impact sur le monde du travail. Jusqu’à quel point? C’est le sujet de notre émission de cette semaine.
Nous avions parlé l’an dernier des transitions récentes de l’emploi: davantage de travailleurs autonomes, de précarisation et de nombreux changements d’aménagement du temps. Mais avec l’IA, on passe à une autre échelle, résumait récemment un document de la Commission de l’éthique en science et en technologie. L’IA pourrait même entraîner la disparition de certaines professions.
Déjà, l’internet et les nouvelles technologies de l’information bousculent certains emplois et en créent de nouveaux, du responsable des médias sociaux jusqu’à l'expert en cyber-sécurité.
C’est sans compter les tâches où la technologie prend une place qu’on n’aurait pas imaginé il y a 20 ans: identifier un suspect, contrôler le flux de voyageurs à la douane, mener des marchandises à destination à l’autre bout du monde ou conduire un bus automatisé.
L’humain va ainsi devoir apprendre à collaborer avec la machine qu’elle soit son assistante, sa collègue ou sa gestionnaire. Mais qu’adviendra-t-il de ceux qui ne pourront pas s’adapter à cette nouvelle révolution du travail ?
Isabelle Burgun en parle avec:
Jean-Sébastien Boudrias, professeur titulaire en psychologie du travail à l’Université de Montréal et directeur de l’équipe de recherche « PIB – Performer, Innover par le Bien-être ». Il s'intéresse à la santé psychologique des travailleurs, la performance et l’amélioration continue dans les milieux de travail.
David Rocheleau-Houle, conseiller en éthique à la Commission de l’éthique en science et en technologie, où il est responsable du dossier des effets de l’IA et de l’automatisation sur le monde du travail et sur l’emploi. Il possède une maîtrise en philosophie de l’Université Laval et un doctorat en philosophie de l’Université York.
Que savons-nous des principaux changements que l’IA va apporter dans le monde du travail? Certains chercheurs parlent de près de 50% d’emplois qui risquent d’être automatisés dans un horizon rapproché. Quelles sont les caractéristiques des emplois qui risquent d’être les plus affectés? À quelles résistances faut-il s’attendre chez les travailleurs eux-mêmes ? Quels pourraient être les avantages pour certains de ces travailleurs? La pénurie actuelle de main-d’oeuvre pourrait-elle, à l’inverse, créer une demande des employeurs pour davantage d’IA? Quelles sont les nouvelles compétences à développer ? Faudra-t-il moderniser le droit et les normes du travail?