Vaccins et molécules : deux nouvelles usines de biofabrication à Laval
Deux usines de biofabrication de vaccins et de molécules qui demanderont des investissements de « quelques centaines de millions de dollars » – et entraîneront la création de près de 700 emplois – seront bientôt construites sur les terrains de la Cité de la biotech de Laval.
« Normalement, les premières pelletées de terre auront lieu d’ici à la fin de 2021 », confirme Jean-Marc Juteau, commissaire à la Cité de la biotech.
Il ajoute : « Les usines vont produire, entre autres, des vaccins, notamment pour la COVID-19, à la fois pour le marché canadien et pour le marché mondial. »
Pour des raisons de confidentialité – et puisqu’il reste encore des « éléments financiers à finaliser » –, le commissaire d’expérience n’est pas en mesure de dévoiler l’identité des investisseurs. « Mais ce sont des gens du Québec, on parle de projets québécois », précise-t-il.
Jean-Marc Juteau considère que ces projets « majeurs » arrivent à point nommé. « Ce qu’on vient de vivre [avec la crise sanitaire] a ouvert les yeux des gouvernements et des citoyens, constate-t-il. On réalise qu’on a, au Canada, un problème [de capacité de production]. »
D’où l’importance, insiste-t-il, de miser sur des projets « issus de la communauté québécoise » pour la production de grosses molécules, de vaccins, d’anticorps, de protéines.
Une relance bien entamée
Il faut comprendre que la Cité de la biotech amorce la deuxième phase de son développement immobilier, avec des investissements prévus de 1 milliard dans un horizon de 15 à 20 ans.
« On est sur une lancée, soulève M. Juteau. On peut penser [qu’en vertu de ces investissements], la taille de la Cité doublera au cours de la prochaine décennie. »
À Laval, il y a près de 15 ans, plusieurs grosses pharmaceutiques ont quitté. Cela a ouvert la voie à des laboratoires québécois de recherche qui réalisent des contrats pour le compte des multinationales. Ces laboratoires exportent leurs services de recherche.
Une visibilité à l’international
Un fait demeure : la concurrence est forte dans ce secteur de pointe et tous les moyens sont bons pour attirer des acteurs de fort calibre. « On reçoit des appels, on cible des entreprises », convient de son côté Lidia Divry, directrice au développement économique à la Ville de Laval. « On veut être visibles à l’international. »
Elle fait valoir que la Ville de Laval a prévu des budgets en conséquence, qui prennent la forme de crédits de taxes et d’incitatifs à la « revitalisation » des bâtiments existants dans le parc technologique.
Elle n’est pas sans savoir que la deuxième ville en importance au Québec doit rivaliser avec d’autres grands pôles de développement dans les sciences de la vie, qu’on pense à Québec, à Sherbrooke et à l’ouest de l’île de Montréal.
« Tous ces investissements sur les terrains de l’Institut national de la recherche scientifique [INRS] viendront renforcer ce secteur stratégique [des sciences de la vie], résume-t-elle. Nous avons la chance de pouvoir compter sur une main-d’œuvre compétente et talentueuse pour venir travailler dans les [quelque 100] entreprises, dont près d’une cinquantaine seulement à la Cité de la biotech. »
Lidia Divry souhaite par ailleurs que le redéploiement de ce pôle de développement – sur les terrains couvrant une superficie de 1,2 million de pieds carrés – favorise l’émergence d’entreprises en technologies de l’information, dans le domaine de la santé.