Medicago vise une distribution de son vaccin «quelque part cet été»
Devant les embûches de production et de distribution des doses, et vu le nationalisme vaccinal de certains pays, la perspective de pouvoir compter sur un vaccin développé rapidement au Canada est plus pertinente que jamais.
«On travaille tous très fort. On doit recruter 30 000 personnes pour la phase 3, ça prend du temps», explique Nathalie Charland, directrice senior des affaires scientifiques et médicales chez Medicago.
Ottawa a réservé 20 millions de doses de l’éventuel vaccin de Medicago, avec une option de 56 millions de doses additionnelles.
Medicago prévoit toutefois une immunisation à deux doses, qui permettrait une meilleure couverture vaccinale.
«On voit une très bonne réponse immunitaire après une première dose, mais elle est vraiment meilleure après la deuxième dose. On espère avoir une protection plus durable et plus large, qui pourrait éventuellement protéger contre des variants – c’est ce qu’on est en train d’étudier», indique Mme Charland.
Cette dernière veut aussi se montrer rassurante: même si Medicago ne possède pas la même capacité de production que les géants biopharmaceutiques comme Pfizer ou AstraZeneca, le groupe devrait être en mesure de livrer «plusieurs dizaines de millions de doses».
Une usine est justement en construction dans l’est de la ville de Québec, «pour pouvoir répondre à la demande plus élevée qui pourrait survenir dans les prochaines années, que ce soit pour le coronavirus ou toute autre pandémie qui pourrait survenir dans les prochaines années».
Impossible d’aider Pfizer
Mais pourquoi ne pas prêter main-forte, comme l’a fait la compagnie Sanofi en Europe, aux grands groupes pharmaceutiques comme Pfizer, afin de contribuer à la production de leurs vaccins?
«Malheureusement, on ne peut pas aider Pfizer, parce que ce n’est pas du tout la même technologie de production», explique Mme Charland.
Le vaccin Pfizer/BioNTech est à base d’ARN messager, tandis que celui de Medicago est à base de protéines de particules pseudo-virales, une technologie utilisée notamment pour le vaccin contre le virus du papillome humain.
Aucun autre vaccin homologué ou près de l’être n’utilise une technologie semblable à celle de Medicago.