Des innovations d'ici qui changent la vie!
Le Québec est un des rares endroits au monde où une entreprise peut réaliser toutes les étapes de la mise au point d’un médicament, de la recherche fondamentale jusqu’à la commercialisation.
Les innovations québécoises permettent :
Des innovations d’ici qui changent la vie!
Saviez-vous que c’est au Québec qu’a été découvert le 3TC, le médicament le plus utilisé dans le monde pour traiter le VIH/sida ? Combiné à deux autres médicaments sous forme de trithérapie, il a contribué à sauver la vie de plus de deux millions de personnes séropositives à ce jour. Voici quatre autres innovations québécoises qui génèrent autant d’espoir que de fierté.
Le providentiel « Viagra féminin »
C’est dans les laboratoires d’Endoceutics, à Québec, qu’est né un médicament visant à améliorer la vie de millions de femmes qui subissent une multitude d’effets secondaires durant et après la ménopause. Fait de gras de palmier, Intrarosa est un comprimé contenant une petite quantité d’une hormone appelée DHEA, dont la sécrétion baisse lors de la ménopause, ce qui entraîne la sécheresse vaginale et une panne de désir. Ce médicament 100 % québécois, déjà approuvé aux États-Unis et en Europe, est actuellement en processus d’approbation par Santé Canada. Il sera bientôt produit à grande échelle dans deux usines québécoises, l’une située à L’Ancienne-Lorette, dans la région de la Capitale-Nationale, et l’autre à Saint-Hilaire.
Le palovarotène, donneur d’espoir
Les personnes atteintes de graves maladies osseuses très rares pourraient bientôt avoir une meilleure qualité de vie grâce au palovarotène, un médicament mis au point par Clementia Pharmaceuticals, une entreprise montréalaise dont la mission est d’apporter des options de traitement aux malades qui n’en ont actuellement aucune. C’est le cas des personnes atteintes d’ostéochondromes multiples, une maladie invalidante qui provoque la formation d’excroissances bénignes sur les os, et pour laquelle il n’existe aucun traitement approuvé autre que la chirurgie.
Anticorps : la solution est dans l’œuf
Immune Biosolutions, une entreprise de biotechnologies de Sherbrooke, réussit à produire des anticorps à partir d’œufs de poule, dont le système immunitaire réagit fortement aux protéines humaines et produit des anticorps qui se retrouvent en grande quantité dans les œufs. L’entreprise peut ainsi générer de gros volumes d’anticorps sans devoir utiliser la méthode traditionnelle, qui consiste à immuniser des animaux de laboratoire contre un antigène en vue d’extraire de leur sang les anticorps produits en réaction contre cette substance étrangère. Résultat : des anticorps qui serviront aux thérapies de demain sont créés de manière plus efficace et plus éthique.
Avec Bio-K+, c’est facile
Qu’ont en commun les sœurs Kardashian et Madonna ? Elles sont adeptes des produits de l’entreprise lavaloise Bio-K+. Approuvé par Santé Canada depuis 2013, son probiotique est le seul à avoir passé toutes les étapes cliniques. Il équilibre la flore intestinale et le système immunitaire et est distribué au Canada et aux États-Unis. En réduisant les effets secondaires liés à la prise d’antibiotiques, il contribue à protéger les patients vulnérables contre la bactérie C. difficile et autres infections nosocomiales lors de séjours à l’hôpital.
Une grande chaîne créatrice
de richesse
Le Québec est reconnu pour son excellence dans les domaines du traitement contre le cancer et des maladies cardiovasculaires, métaboliques ou infectieuses. La santé mentale, la génomique, l’intelligence artificielle, de même que les biotechnologies animales, marines, forestières et agroalimentaires, sont quelques-uns des piliers de l’industrie des sciences de la vie, qui est vitale à notre santé et à notre économie.
La chaîne de l’innovation en sciences de la vie et en technologies de la santé, c’est :
QUI FAIT QUOI?
Établissements d’enseignement et instituts de recherche
Avec ses 23 collèges, ses 11 universités et ses 150 centres de recherche de calibre international, le Québec forme une main-d’œuvre hautement qualifiée pour faire grandir les entreprises de l’industrie des sciences de la vie et des technologies de la santé. Quelque 12 000 chercheurs et spécialistes, dont beaucoup sont de renommée mondiale, font d’ailleurs la fierté de la province.
Entreprises de biotechnologies
Ces entreprises recherchent des solutions pour prévenir, diagnostiquer et traiter des maladies en utilisant des méthodes innovantes issues de recherches menées en biologie, en chimie, en ingénierie et en informatique. Au nombre de 135 au Québec, elles créent près de 5 000 emplois directs et indirects et injectent 468 millions de dollars par an dans notre PIB.
Sociétés pharmaceutiques
Depuis 25 ans, les grandes sociétés pharmaceutiques collaborent avec les PME et les chercheurs québécois pour positionner la province comme un des leaders mondiaux de la mise au point de nouveaux médicaments. C’est ce secteur de l’industrie qui crée le plus d’emplois, autour de 10 000.
Organisations de recherche contractuelle (ORC)
Une ORC est une organisation spécialisée dans la recherche et le développement de produits, de services ou de technologies santé. Un nombre croissant d’entreprises du domaine biopharmaceutique confient leurs activités de recherche et de développement à plus de 70 ORC québécoises qui génèrent plus de 4 300 emplois directs.
Organisations de fabrication contractuelle
Près de 50 % des entreprises biopharmaceutiques délèguent la fabrication de leurs produits, indique le gouvernement du Québec. La province compte des entreprises de fabrication contractuelle qui ont acquis des savoir-faire spécialisés leur permettant de se démarquer des entreprises de fabrication à grande échelle.
DU LABO À LA PHARMACIE EN 5 ÉTAPES
1
Recherche fondamentale et découverte
Les scientifiques trouvent puis synthétisent des molécules qui provoquent des effets durables sur différentes affections ou maladies. Ces substances chimiques ou biologiques sont alors brevetées.
2
Validation préclinique
On évalue les effets du candidat-médicament sur des animaux pour s’assurer qu’il n’est pas toxique.
3
Essais cliniques
En trois phases, on évalue le dosage, l’efficacité et l’innocuité de la substance en l’administrant à des humains.
4
Approbation réglementaire
Pour protéger le public, Santé Canada vérifie l’innocuité, l’efficacité et la qualité du produit avant de donner le feu vert à sa mise en marché
.
5
Fabrication et mise en marché
Le médicament est fabriqué à grande échelle, puis mis en circulation dans les hôpitaux et pharmacies.
LE SAVIEZ-VOUS?
Quiz
Innovation en santé et accès :
un duo pas toujours évident !
Qu’est-ce qu’un « cell‑fie » ?
Un « cell-fie » est l’autoportrait de vos cellules, c’est-à-dire votre code génétique ! La capacité technologique de lire ce code de la vie permet l’élaboration de la médecine personnalisée, qui est un des grands créneaux d’avenir pour le Québec.
Grâce à la génomique, qui consiste en l’étude de l’ADN, on peut prévoir les réactions d’un patient aux médicaments et lui prescrire ceux qui lui conviennent, afin d’éviter les réactions indésirables.
Depuis plus de deux millénaires, la médecine n’a jamais cessé d’aspirer à être « personnalisée ».
Durant l’Antiquité, Hippocrate établissait le diagnostic de ses patients en fonction de leurs quatre humeurs — le sang, le flegme, la bile jaune et la bile noire — et choisissait le meilleur traitement adapté à chacun.
Aujourd’hui, la génomique améliore la connaissance génétique de l’humain et des maladies. Avec les développements actuels en recherche, la médecine personnalisée permet de plus en plus de traiter chaque patient de façon individualisée en fonction des spécificités génétiques et biologiques
de sa maladie, mais également en tenant compte de l’environnement du patient et de son mode de vie. Génome Québec est l’organisme qui a pour mission de catalyser le développement et l’excellence de la recherche en génomique, de même que son intégration et sa démocratisation au Québec.
Têtes d’affiche
Voici quelques têtes d’affiche de l’industrie biopharmaceutique du Québec. Découvrez comment leur passion et leurs travaux font avancer les innovations en santé.
Neil Fraser, président de Medtronic Canada
Depuis 1949, Medtronic a pour mission de soulager la douleur, rétablir la santé et prolonger la vie. Aujourd’hui, elle est la première entreprise de technologie médicale au monde, avec des ventes de 29,7 milliards de dollars et 84 000 employés.
Yves Cornellier, président et chef de la direction d’Alethia Biothérapeutiques
Créée en 2002 grâce à un investissement de Génome Québec en vue d’élaborer et d’exploiter des technologies de génomique fonctionnelle, Alethia Biothérapeutiques se spécialise depuis 2005 dans les anticorps monoclonaux thérapeutiques.
Yves Roy, président de COREALIS Pharma
L’entreprise conçoit et fabrique des produits pharmaceutiques sous forme solide (comprimés, capsules et granules) à partir des ingrédients actifs mis au point par ses clients des industries pharmaceutique et biotechnologique.
Martin LeBlanc, président et chef de la direction de Caprion Biosciences
L’entreprise offre une vaste gamme de services de découverte de cibles thérapeutiques et de validation clinique de biomarqueurs grâce à sa plateforme intégrée de protéomique CellCarta.
Pourquoi investir ?
Le gouvernement du Québec a rendu publique la Stratégie québécoise des sciences de la vie 2017-2027 : L’innovation prend vie. Centrée sur quatre objectifs, cette stratégie s’appuie sur un cadre financier de 205 millions de dollars pour les cinq prochaines années, dont un budget additionnel de 151 millions de dollars. Quand on sait qu’un investissement de 10 millions de dollars dans les services scientifiques génère autant de richesse récurrente qu’un investissement de 110 millions de dollars dans l’extraction pétrolière ou minière, on constate que le gouvernement du Québec va dans la bonne direction !
Trois bonnes raisons pour investir dans les sciences de la vie
1
Pour notre santé
pour bénéficier de tests diagnostiques plus rapides et plus précis
pour mettre au point des médicaments personnalisés et adaptés à des maladies incurables
pour prolonger la qualité et la durée de vie des malades
pour découvrir les soins de demain
2
Pour notre économie
pour réduire les coûts de santé
pour de meilleurs soins, plus faciles à administrer, qui nécessitent moins de temps d’hospitalisation
pour injecter plus de cinq milliards de dollars annuellement dans le PIB du Québec
3
Pour nos emplois
pour des chercheurs et spécialistes formés au Québec, qui occupent des emplois bien rémunérés
pour attirer chez nous de grandes entreprises internationales et de jeunes PME innovantes
Aujourd’hui, l’avenir
Combinées aux biotechnologies et aux sciences de la vie, la génétique et l’intelligence artificielle, des fers de lance du Québec, ouvrent de nouveaux horizons dans le diagnostic et le traitement de maladies. Voici trois fleurons québécois porteurs d’avenir.
BiogeniQ
Première entreprise canadienne à proposer un test génétique pour orienter le traitement du trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), BiogeniQ offre aussi un service de conseil génétique aux personnes présentant un historique de maladie génétique ou de cancer, notamment le cancer du sein. En obtenant des indications sur les médicaments qui pourraient être inefficaces, les personnes évitent de prendre des médicaments inutilement.
Diagnos
Diagnos a pour sa part mis au point un logiciel qui utilise l’imagerie numérique avancée pour déceler les signes précoces de perte de vision et de dommages à la rétine liés au diabète.
Aifred Health
Pour surmonter l’incapacité du corps médical de prédire la réaction d’une personne aux divers traitements contre la dépression, l’entreprise Aifred Health a de son côté créé un outil de décision clinique au moyen de l’intelligence artificielle. Basé sur l’apprentissage profond, ce modèle prédictif aide les médecins à personnaliser l’offre de traitement en psychiatrie et à améliorer les chances de guérison rapide des troubles de santé mentale.
Forces vives
Anie Perrault relève chaque jour un défi unique : faire du Québec un acteur incontournable de l’industrie mondiale des biotechnologies et des sciences de la vie. Directrice générale de BIOQuébec, association qui regroupe une centaine d’entreprises travaillant dans ce secteur économique vital, elle sait mieux que quiconque que la province a ce qu’il faut dans le ventre pour guérir le monde de bien des maux.
Pourquoi le Québec se démarque-t-il sur l’échiquier mondial des biotechnologies et des sciences de la vie ?
Nous nous positionnons de façon assez distincte grâce à nos nombreuses infrastructures de recherche universitaire, à la qualité de notre main-d’œuvre scientifique et aux coûts d’exploitation d’entreprise les plus bas en Amérique du Nord. Tous les acteurs clés de la chaîne de l’innovation sont présents ici, ce qui permet non seulement de faire des découvertes fascinantes en laboratoire, mais aussi de les valider et de les commercialiser afin d’améliorer la santé des populations.
Quel est le secret du succès de nos entreprises ?
Toutes ont l’objectif de découvrir des molécules et des remèdes qui contribueront à la bonne santé humaine et animale, ou de mettre au point des tests prédictifs ou diagnostiques qui permettront d’agir plus rapidement pour maintenir la santé des gens. Ici, personne ne travaille en silo : les chercheurs, les investisseurs, les entreprises de biotechnologies, les organisations de recherche contractuelle, les sociétés pharmaceutiques et les centres hospitaliers universitaires rament dans la même direction, s’appuyant sur l’expertise des uns et des autres pour innover, de même que sur une volonté sociale et gouvernementale de soutenir financièrement ce créneau porteur sur les plans de l’économie et de la santé publique.
Quels sont les défis qui s’annoncent ?
Nous devons cultiver l’art de la patience… et du financement ! En effet, il faut en moyenne plus d’une quinzaine d’années pour concevoir, tester et commercialiser un nouveau vaccin, antibiotique ou médicament. C’est un processus long et coûteux qui mérite que l’on s’assure que les produits mis au point ici, de même que les entreprises d’ici, ne passent pas à des mains étrangères.
Il faut aussi faciliter l’intégration des innovations québécoises dans notre système de santé public, ce qui est un enjeu complexe, étant donné la multitude de produits offerts mondialement à prix concurrentiels. Le nouveau Bureau de l’innovation en santé et en services sociaux, mis en place par l’État dans le cadre de la Stratégie québécoise des sciences de la vie 2017-2027, favorisera, nous l’espérons, un accès plus rapide aux médicaments et aux tests novateurs pour la population québécoise.
Que peut-on espérer à long terme ?
La Stratégie québécoise des sciences de la vie 2017-2027 vise à positionner le Québec parmi les cinq pôles les plus importants du secteur des sciences de la vie en Amérique du Nord. C’est une excellente nouvelle, tant pour la prospérité de nos entreprises que pour la santé de tous les Québécois.
Soulignons aussi que, grâce à son pôle en intelligence artificielle de renommée internationale, à l’accès à des mégadonnées de grande qualité et à son savoir en sciences de la vie, le Québec a tout ce qu’il faut pour se démarquer sur la scène mondiale et devenir un leader de la santé de demain.
À lire
Pour en savoir plus sur l’industrie québécoise des sciences de la vie :
Les organisations de recherche contractuelle : Un moteur socio-économique fort pour le Québec
Contenus initialement publiés dans l’édition de septembre 2o18 du réputé magazine L’actualité dans le cadre d’un partenariat avec BIOQuébec.