Comment la biotech est en train de conquérir la Silicon Valley
À San Francisco, l’incubateur IndieBio a réveillé l’intérêt des fonds de capital-risque et des gourous comme Richard Branson ou Bill Gates pour la biologie.
Reconstituer un foie à l'aide d'une imprimante 3D pour éviter à terme les transplantations : sur cette idée ambitieuse et un peu folle, Noelle Mullin et Melanie Matheu, cofondatrices de Prellis, ont intégré en octobre 2016 IndieBio. En plein centre-ville de San Francisco, dans une rue où les dealers de crack côtoient les hipsters, l'accélérateur héberge quinze équipes travaillant à convertir leur découverte biologique en start-up. A San Francisco et dans la Silicon Valley, région la plus créative au monde, les incubateurs pullulent. " Quand nous avons lancé notre projet, nous avions aussi été acceptées chez Y Combinator. Nous avons préféré IndieBio ", confie Noelle Mullin. Un choix qui n'était pas si évident : la notoriété de Y Combinator, l'incubateur californien d'où sont sortis Airbnb et Dropbox, est énorme. Mais IndieBio, lancé en mars 2005 par le fonds de capital-risque SOSV, se distingue par deux particularités qui ont séduit les jeunes femmes : entièrement dédié aux sciences de la vie, le lieu héberge un vaste laboratoire permettant aux entrepreneurs de réaliser des expériences sur place.
De l’idée au prototype
Sélectionnés parmi des centaines de candidats, les entrepreneurs reçoivent 250 000 dollars pour passer de l’idée au prototype et embarquent pour quatre mois de coaching. « Le but est de passer de l’idée scientifique à un projet finançable, explique Alex Kopelyan, directeur d’IndieBio. Le programme se termine par une grande journée de présentation aux investisseurs. » Les deux jeunes femmes ont ainsi réalisé un premier tour de table d’1,8 million de dollars.