Des chercheurs guérissent une mutation touchant l’embryon
Cette percée ouvre la porte à la voie controversée de la prévention de maladies héréditaires avant même la naissance
Des chercheurs chinois ont réussi à corriger la mutation responsable de la bêta-thalassémie chez des embryons humains grâce à une nouvelle technique d’édition du génome, appelée édition de base nucléique. Cette première scientifique laisse entrevoir la possibilité de prévenir plusieurs maladies héréditaires avant même la naissance, ainsi que chez les générations futures, font valoir ceux qui l’ont réalisée. Par contre, elle suscite des doutes sur sa pertinence et sur les promesses qu’elle laisse miroiter.
La bêta-thalassémie est une forme d’anémie sévère qui est souvent causée par une mutation ponctuelle qui n’affecte qu’une seule lettre, c’est-à-dire base, de l’ADN. L’équipe de Junjiu Huang, de l’Université Sun Yat-sen à Guangzhou, en Chine, s’est appliquée à corriger cette mutation en remplaçant la base adénine (A) par une guanine (G) à l’aide de la technique d’édition de base nucléique, ou « base editing », qui a été récemment mise au point par David Liu, de l’Université Harvard.